Habiter demain
Facteur clef du bien-être social, le logement requiert une approche nouvelle qui repositionne au cœur du processus de projet les transformations sociétales, au même titre que les transformations liées aux nouvelles exigences règlementaires. La dérive normative de ces dernières années, principalement concentrée sur les questions d’accessibilité et de responsabilité environnementale, a en effet conduit à la généralisation de produits standardisés peu adaptés à la diversité des modes de vie et aux moyens des ménages, et surtout peu convaincants sur le plan de la qualité d’usage.
Le logement doit d’abord se réinventer pour répondre à des structures domestiques à géométrie variable : il n’existe plus de modèle familial générique et le logement de demain doit proposer des solutions inventives pour permettre l’évolutivité et l’élasticité spatiale nécessaires à cette diversité tout autant qu’à celle liée à la temporalité de la vie.
Il est également urgent de remettre la qualité d’usage et d’habiter au cœur du processus de production.
Face à des surfaces intérieures bien souvent insuffisantes pour répondre aux besoins réels des ménages, il devient indispensable de proposer des espaces d’extension du domaine privé, intérieurs comme extérieurs, dans des formats partagés en réponse à des contraintes économiques de plus en plus fortes, pour offrir « plus » au plus grand nombre…. Il est aujourd’hui nécessaire de regarder au-delà de la cellule même du logement et de repenser les espaces d’interface : épaissir les seuils entre la sphère publique et l’intimité domestique, sur les toits, dans les rez-de-chaussée (souvent difficiles à habiter), pour réinsuffler par l’innovation typologique et programmatique de la générosité spatiale et de la richesse dans les espaces et les services proposés aux habitants contribuant ainsi à recréer du lien social. Préserver le « chacun chez soi » mais l’enrichir du « ensemble chez nous ».