RECONQUÉRIR L’ORDINAIRE
Face à un monde fini aux ressources limitées, le devoir de frugalité dans la consommation de ressources et par conséquent l’impérieuse nécessité de développer des stratégies de réemploi et de recyclage, touchent évidemment le patrimoine architectural, dans toute son acception, et donc même dans ce qu’il a de plus ordinaire.
Les édifices qui constituent la grande majorité de nos villes doivent aujourd’hui être considérés comme la substance principale de la lutte contre l’obsolescence de nos espaces urbains : la réinscription de ce patrimoine bâti dans la vie contemporaine et sa capacité à anticiper des besoins futurs, nécessite de le ré-inventer, en préservant ou en transformant son affectation initiale, et de le conformer aux dernières règlementations techniques et normes environnementales bien-sûr, mais aussi et surtout aux nouvelles exigences d’usage de leurs utilisateurs.
Le travail de l’architecte prend alors une dimension nouvelle : il intègre de nouveaux mécanismes de conception, en opérant sur une matière qui lui préexiste en elle-même (spatialité, esthétique, matérialité…) et dans sa relation à un environnement urbain (héritage local, élément de repère, dimension symbolique…), stimulés par la nécessité de composer à partir de ces éléments imposés.