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La qualité d’un projet ne se mesure plus à la seule justesse de la réponse qu’il apporte à une problématique inhérente à une époque prédéterminée. Elle dépend aujourd’hui de sa capacité à s’adapter au changement, à intégrer de nouvelles orientations, à évoluer au gré des attentes et des besoins de ses usagers actuels et futurs… Bref, de sa capacité à rendre possible des lendemains aujourd’hui inconnus.

Le concepteur doit alors se réinventer. Qu’il s’agisse d’un morceau de ville ou d’une pièce d’architecture, il doit aujourd’hui projeter en intégrant l’imprévisible, en laissant ouvert le champ des possibles. Il doit trouver les moyens de composer avec un présent en perpétuelle réactualisation, qui évolue parfois plus vite que la temporalité même du projet… Il doit accepter d’inscrire sa réflexion dans une temporalité plurielle, de conscientiser une part d’indéterminé, de risquer des hypothèses, d’osciller entre la maîtrise et le lâcher-prise, pour mettre en œuvre de nouveaux équilibres dynamiques, de nouveaux espaces résilients…

La méta-carte Arte évoque une sélection de questionnements thématiques qui, dans ce contexte, nous paraissent stratégiques, éminemment d’actualité pour cette nouvelle année 2019 et les suivantes, et qui constituent le substrat de notre R&D.

ARTE CHARPENTIER ARCHITECTES

ARCHITECTURE,
ARCHITECTURE INTÉRIEURE,
URBANISME, PAYSAGE

Paris • Lyon • Shanghai
www.arte-charpentier.com

Concevoir la ville résiliente

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Le réchauffement climatique, phénomène planétaire, entraîne avec lui la multiplication et l’accentuation d’évènements catastrophiques d’origine météorologique. Des phénomènes qui n’épargnent aucune région du monde. Conjugués à une urbanisation déraisonnée, ces épisodes à la fois plus extrêmes et plus fréquents exposent chaque jour un peu plus les biens et les personnes.

La capacité des territoires à s’adapter et à limiter les effets de ces phénomènes naturels et climatiques doit devenir la priorité. Il ne s’agit plus de s’opposer à l’aléa mais d’en réduire au maximum les impacts : les gestionnaires du risque et les responsables de l’aménagement urbain doivent se rapprocher pour que nos territoires deviennent résilients donc moins vulnérables, plutôt que résistants et exposés à la rupture.

La prévention du risque inondation en particulier doit opérer un changement de paradigme. Il s’agit aujourd’hui d’intégrer ces phénomènes extrêmes et de considérer « l’inondabilité » des espaces comme un prérequis, en envisageant la conception de nouveaux quartiers et de nouveaux aménagements selon des scénarios dynamiques qui viseraient à « positiver » cette contrainte. Composer avec l’eau en intégrant la gestion du risque dès les phases amont des projets et dans une articulation étroite avec la conception des espaces publics, à travers la préservation des écoulements naturels, la limitation de l’imperméabilisation des sols, l’aménagement de zones d’expansions…, sur des modèles qui se rapprochent des mécanismes naturels. Avec le bénéfice de la création, à travers cet état changeant, d’espaces vivant au rythme de l’eau, d’un paysage urbain plus riche et plus varié.

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Habiter demain

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Facteur clef du bien-être social, le logement requiert une approche nouvelle qui repositionne au cœur du processus de projet les transformations sociétales, au même titre que les transformations liées aux nouvelles exigences règlementaires. La dérive normative de ces dernières années, principalement concentrée sur les questions d’accessibilité et de responsabilité environnementale, a en effet conduit à la généralisation de produits standardisés peu adaptés à la diversité des modes de vie et aux moyens des ménages, et surtout peu convaincants sur le plan de la qualité d’usage.

Le logement doit d’abord se réinventer pour répondre à des structures domestiques à géométrie variable : il n’existe plus de modèle familial générique et le logement de demain doit proposer des solutions inventives pour permettre l’évolutivité et l’élasticité spatiale nécessaires à cette diversité tout autant qu’à celle liée à la temporalité de la vie.

Il est également urgent de remettre la qualité d’usage et d’habiter au cœur du processus de production.

Face à des surfaces intérieures bien souvent insuffisantes pour répondre aux besoins réels des ménages, il devient indispensable de proposer des espaces d’extension du domaine privé, intérieurs comme extérieurs, dans des formats partagés en réponse à des contraintes économiques de plus en plus fortes, pour offrir « plus » au plus grand nombre…. Il est aujourd’hui nécessaire de regarder au-delà de la cellule même du logement et de repenser les espaces d’interface : épaissir les seuils entre la sphère publique et l’intimité domestique, sur les toits, dans les rez-de-chaussée (souvent difficiles à habiter), pour réinsuffler par l’innovation typologique et programmatique de la générosité spatiale et de la richesse dans les espaces et les services proposés aux habitants contribuant ainsi à recréer du lien social. Préserver le « chacun chez soi » mais l’enrichir du « ensemble chez nous ».

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RECONQUÉRIR L’ORDINAIRE

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Face à un monde fini aux ressources limitées, le devoir de frugalité dans la consommation de ressources et par conséquent l’impérieuse nécessité de développer des stratégies de réemploi et de recyclage, touchent évidemment le patrimoine architectural, dans toute son acception, et donc même dans ce qu’il a de plus ordinaire.

Les édifices qui constituent la grande majorité de nos villes doivent aujourd’hui être considérés comme la substance principale de la lutte contre l’obsolescence de nos espaces urbains : la réinscription de ce patrimoine bâti dans la vie contemporaine et sa capacité à anticiper des besoins futurs, nécessite de le ré-inventer, en préservant ou en transformant son affectation initiale, et de le conformer aux dernières règlementations techniques et normes environnementales bien-sûr, mais aussi et surtout aux nouvelles exigences d’usage de leurs utilisateurs.

Le travail de l’architecte prend alors une dimension nouvelle : il intègre de nouveaux mécanismes de conception, en opérant sur une matière qui lui préexiste en elle-même (spatialité, esthétique, matérialité…) et dans sa relation à un environnement urbain (héritage local, élément de repère, dimension symbolique…), stimulés par la nécessité de composer à partir de ces éléments imposés.

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REDONNER SENS AUX PÉRIPHÉRIES

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Les fonctions d’échange et de place de marché sont à l’origine de la naissance de la plupart des villes. Mais les modèles commerciaux des cinquante dernières années ont produit un monde du commerce profondément stéréotypé, décontextualisé, et déconnecté des espaces urbains centraux.

Ces périphéries commerciales, fondées sur des modèles d’aménagement dépassés et aujourd’hui rattrapées par l’urbain, doivent être profondément repensées. Compte tenu du potentiel foncier que ces territoires sous-utilisés représentent, ils doivent être considérés comme de nouvelles opportunités de refaire la ville sur la ville, de recycler et de redéployer l’urbain : reconnecter ces univers du « tout bagnole » aux transports urbains, recoudre et redensifier des tissus fragmentés, reconstituer un réseau d’espaces publics à l’échelle de l’homme, recréer de la proximité et de la continuité entre les quartiers, enrichir et diversifier la programmation de ces grandes enclaves monofonctionnelles, pour reconquérir progressivement ces territoires…

La fonction commerciale ne peut définitivement plus être une problématique considérée de manière isolée : elle doit prendre sa place dans la production de l’urbanité et de la ville durable.

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Révéler l'espace public

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L’espace public est par excellence le lieu de l’expression à la fois de la communauté, dans ce qui la rassemble et dans ce qui la rend riche et diverse, et du vivre ensemble.
Le concepteur a la responsabilité d’offrir des lieux agréables, sécurisés, accessibles, dotés d’un confort d’usage et faisant la part belle au végétal. Ces espaces se doivent d’être résilients et prendre en compte dès leur conception les changements climatiques en maniant les outils de la topographie, du sol, de l’eau et du végétal pour créer des lieux pérennes.

C’est également dans l’espace public que se développe la relation entre le citoyen et sa ville. Prendre en compte l’humain, l’usager, l’habitant suppose de savoir écouter, savoir faire émerger les idées ou les non-dits qui peuvent infléchir le projet et l’enrichir. Il faut savoir remettre son ouvrage sur le métier et se frotter aux futurs usagers d’un lieu, d’un quartier. Il faut accepter le regard et l’analyse d’un non sachant, envisagé sous l’angle du bien-être pour tous ; considérer la co-construction de la ville non comme un frein mais comme un vecteur d’expansion du projet.

L’espace public doit veiller à remplir son rôle de catalyseur de relations sociales, et proposer des espaces véritablement inclusifs. Laisser aussi une part d’indéterminé dans les espaces proposés, c’est permettre à une multitude d’usages de se révéler, c’est encourager la spontanéité citoyenne et la cohésion d’un collectif, en favorisant l’appropriation et le développement d’un sentiment d’appartenance, voire même en permettant l’éclosion de « détournements heureux ».

Faire un peu moins pour générer plus.

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